mercredi 1 février 2012

Jeffrey Catherine Jones

Jeffrey Catherine Jones, illustrateur

Né en 1944, illustrateur de 1960 à 76. Il arrête assez tôt pour se consacrer à du travail personnel.
L'événement marquant qu'il a vécu, une fracture de son avant-bras droit, l'oblige à apprendre a dessiner et peindre de la main gauche. Cela lui permet de remettre en cause son dessin, et d'acquérir une liberté de mouvement singuliére. Il ne dessine plus académiquement, il dessine ce qu'il voit, ce qu'il est. Fini les petits coups de crayon pour donner un "effet" quelconque, les facilités enseignées par une flopée de professeurs.


Ses années d'illustrateurs jusqu'à 1976 lui permettent de poser son style. Des compositions efficaces, un style semi-réaliste, des images basées sur des contrastes de valeurs forts. On le sent néanmoins prisonnier de la "beauté de la touche" souvent réclamée par les éditeurs. Une peau est lisse, donc on doit la peindre lisse. Heureusement Jones n'a aucun souci à poser cette douceur et peut donc déformer allégrement les morphologies de ses personnages. Leur donner une vivacité quasi-impossible à obtenir en mettant ses connaissances en anatomie au premier plan. Ci-dessous de gauche à droite: Couv. pour Fantastic#09, Servants of the Wankh, The planet wizard.

              


Dés 1976 Jones se met à peindre avec une nouvelle liberté. Sa touche devient expressive, il devient pour ses peintures ce qu'Auguste Rodin était pour ses études d'argile. Ses personnages cessent d'être copies d'un monde, pour devenir des êtres singuliers. Parfois diformes, le pinceau leur courant sur la peau lorsque l'artiste les croque, on les sentirait bouger, respirer. Ses couleurs gagnent aussi énormément en vivacité. Son oeil de peintre valoriste gagne énormément dans les lumiéres diffuses. Jones colore ses blancs, il évite ainsi l'aspect laiteux; sa peinture gagne de l'épaisseur lorsqu'il "sculpte" un objet en lumiére. Ci-dessous: The undying wizard, Tarzan, étude de Lion.







Un artiste qui nous a quitté à l'âge de 64 ans, avec une montagne de peintures, de dessins. A découvrir et faire découvrir. Je ne trouve néanmoins plus trace de son site, peut-être fermé. Donc pour voir son oeuvre, courez chez votre libraire.

La prochaine fois je discuterai d'un projet d'illustrations pour le roman d'O. Scott Card: "La stratégie Ender".

mardi 31 janvier 2012

Se7en(Fincher)


Se7en de David Fincher

Un thriller de 1995, une référence du genre, peut-être le meilleur Fincher.
Tout commence dans une ville... sans nom. Au moins aucun américain n'aura peur de se trouver dans cette ville. Le décor est pluvieux, sale, urbain un mélange de la vélocité New-Yorkaise et du délabrement de Los Angeles(Cf. futurama S2E19, une bonne description de L.A à la fin). Non loin de cette ville le désert, plat, les éoliennes, les pylones électriques. L'inspecteur William Somerset(Morgan Freeman) a quelques jours de la retraite tombe sur une affaire complexe: un homme commet des meurtres en prenant ses victimes comme symboles de chacun des péchés capitaux. Somerset résout cette affaire en collaboration avec son remplacant(il est à 7 jours de la retraite) David Mills(Brad Pitt) un jeune inspecteur.
Pour une présentation de David Fincher, vous pouvez lire l'article de Millenium, son dernier film.

Attention lire ce qui suit diminue grandement l'expérience visuelle.

Se7en est dérangeant, on y voit des cadavres écorchés, déformés. L'obése glouton mort la tête dans ses spaghettis pieds et poings liés par du barbelé, la jeune femme éventrée par un costume SM affublé d'un poignard, le dealeur pédophile resté attaché à son lit un an complet. Pour l'analyse de chacun des crimes: http://fr.wikipedia.org/wiki/Se7en#Analyse
Mais c'est pour le public habitué du classique, un zombie ne fait jamais peur quand on le voit, c'est lorsque l'on se met à côté de lui qu'il est effrayant. Et là intervient le talent des décorateurs. Trois appartements dans ce film sont importants: celui de la gourmandise où l'homme obése est entouré de cafards, d'assiettes à moitié pleines, d'un placard rempli de spaghetti, d'un pot de chambre sous la table. La chambre de la paresse remplie de bocaux, de photos, de petits arbres parfumés, de médicaments aussi. Et enfin l'appartement du tueur où tout est ordonné, tout est classé méticuleusement. Toute l'horreur visuelle du début du film se met en pause. Les couleurs de la pellicule commencent à changer, d'ambiance froide, bleutée ou verte on passe à la chaleur des bruns, des orangés. L'opposé d'un film du genre.

Passons de suite à la scéne de fin, où le jeu de Brad Pitt est sublime. En colére, triste, effondré, explosif, son esprit bascule à l'annonce de la mort de sa femme et sa question "What's in the box?" oh la la fallait pas demander. Les deux derniers péchés sont symbolisés par le tueur et Mills. Mills ne se donnant pas la mort malgré sa tristesse, le tueur aura fait 7 victimes en comptant la femme de Mills. A noter que le couteau dont se sert Somerset pour ouvrir la boite est filmé au début du film avec ses objets qui l'accompagnent tous les jours au commissariat, la boucle est bouclée on peut souffler.

Un dernier mot sur le générique, entrecoupements de gros plans sur les doigts du tueur, ses écrits, quelques photos. Ca met de suite dans l'ambiance, et on retrouve le générique de fin dans le même style de journaux découpés et rapiéçage de papiers photo.

Demain ce sera au tour de Jeffrey Jones, illustrateur de fantasy.

lundi 30 janvier 2012

Millenium(Fincher)


Millenium, the girl with the dragon tattoo.

Un film sorti il y a quelques jours dans lequel on peut voir de la neige, ça me manquait cette année.
Alors. Je ne peux parler de ce film sans évoquer deux points.
Tout d'abord Millenium est une trilogie de romans policiers de Stieg Larsson de 2005-07.
Son histoire se déroule dans son pays, la Suéde pays dont les températures varient de froid à Stockholm à trés froid à partir d'Östersund(non en fait il fait vraiment froid partout). Son livre est un best-seller, on a pu le voir en france avec des couvertures noires, et un portrait de femme au centre... perso je pensais que c'étaient des livres d'épouvante pour enfant. Sinon aprés la trilogie est réalisée en film et sort en 2009, trois films suédois qui auront un bon succés, je ne les ai pas vus mais la curiosité est toujours payante. (enfin il y a eu une série sortie sur Canal+ mais on ne va pas ressasser la même histoire 50 fois non plus).

Ensuite parlons du réalisateur: David Fincher. Réalisateur américain, pour un remake américain avec un acteur principal américain, classique. Heureusement Fincher est un trés bon réalisateur. Une liste non-exhaustive de ses meilleurs films regrouperait Se7en, The Game, Fight Club; et dans une veine plus commerciale Panic Room, L'étrange histoire de Benjamin Button, The social network; à noter aussi Zodiac, meme histoire que celui d'Alexander Bulkley. Les remake sont toujours intéressants à voir pour juger du travail de réalisateurs avec la même base scénaristique.

Le film maintenant. Tout commence avec une fleur séchée et encadrée. Un homme en reçoit une tous les ans depuis quarante-ans. Belle collection... mais voilà: ce cadeau était celui que lui offrait sa niéce avant sa disparition. Elle a disparu mais les fleurs ont continué à arriver. Cet homme est un riche homme d'affaires: Henrik Vanger, et va se payer un enquéteur afin de retrouver comment sa niéce a été enlevée. Il s'appelle Mikael Blomkvist, journaliste au... devinez?? Au Millenium, un journal politique et économique d'investigations. Le travail de Blomkvist est de fouiller des tonnes de papier à la recherche de chiffres, de noms, de possibles pot-de-vin, OPA "accompagnées". Voilà c'est CA le Millenium. Un journal que l'on verra trois fois dans le film, que Mikael essaiera de sauver en échangeant ses services contre des preuves indiscutables contre l'adversaire du journal: Wennerström. Le premier film aurait pu s'appeler "Mikael Journaliste d'Action" car la niéce de Vanger n'a pas disparu toute seule et des gens n'aiment pas voir que l'on fouille dans le passé.

2h38 c'est la durée d'un film avec plusieurs rebondissements(vous savez quand on pense que c'est la fin mais que non?). Millenium a tout. Des rebondissements, des séquences action, de l'investigation caméra sur des lignes de texte. Mais ça marche! Ce film EST tiré du livre, ce n'est pas un remake rapide où l'enquête prend 10min, les scénes de cul 15min et les mitraillettes 2h. On se croit vraiment enquêteur, les liens entre les personnes sont compréhensibles, c'est un film humain les personnages tiennent la route et bon sang Daniel Craig est bon dedans. Autant sur les deux James Bond, je ne l'appréciais pas, trop peu d'expression, bien rentré dans le jeu "brute qui réfléchit pas", mais son rôle cette fois est celui d'un homme cultivé et trés réfléchi et ça passe trés bien. Lizbeth Salander(son assistante le temps de l'enquête), est objectivement asociable(et subjectivement trés bien tatouée). Le bas de son visage ne bouge pas, ses yeux parlent. L'opposé de Daniel Craig qui clignera jamais de l'oeil.
La plastique du film: c'est du Fincher à 99%. Le 1% restant étant le générique qui pour moi est la touche "James Bond" que le producteur voulait surement pour coller avec Daniel Craig, ce n'est pas génant il est réussi. Les ambiances, les lumiéres, les cadrages, tout dans le film est pensé comme une peinture. Une peinture à la Fincher, il fait tantôt froid, même glacial, tantôt chaleureux mais aseptisé et parfois malsain mais habité.

Je recommande ce film à tous ceux qui apprécient le travail de Fincher, à ceux qui ont dévoré le film, je le conseille aussi à ceux qui ont vu la premiére adaptation.

Demain l'illustrateur enfermé vous parlera d'un autre Fincher: Se7en.

Who AM I? AM I me?

Bonjour lecteur(oui je te vois),

je me présente Julien R. illustrateur nantais, menotté à ses bureaux et ses chevalets pinceau et crayon en main.
Je me suis dit: hey on peut bien écrire des skyblog sur la musique que l'on aime ou Robert Pattinson, alors pourquoi ne pas en faire le journal de bord d'un ermite à l'accés internet illimité??
Aujourd'hui nait donc le blog de l'illustrateur enfermé(ne pas nourrir merci), un blog traitant de mon travail dans l'illustration ou la peinture, du travail des autres dans ces domaines ou ceux du cinéma, de la photo. Mais attention! La censure est prohibée, gros mots peuvent pointer leur nez, dessins de femmes nues quelques fois pourquoi pas? Et les articles donneront mon avis sincére et entier(parfois dévoilant qui meurt à la fin de tel film, ou qui était le meurtrier du colonel moutarde).
Donc gare! gare! Deux minutes d'arrêt. Jeux de mots peuvent se glisser aussi malencontreusement.

Mais tout de suite pas plus tard que maintenant publions cet article, et ce soir ma premiére critique cinéma: "Millenium, the girl with the dragon tattoo" de David Fincher.