mardi 31 janvier 2012

Se7en(Fincher)


Se7en de David Fincher

Un thriller de 1995, une référence du genre, peut-être le meilleur Fincher.
Tout commence dans une ville... sans nom. Au moins aucun américain n'aura peur de se trouver dans cette ville. Le décor est pluvieux, sale, urbain un mélange de la vélocité New-Yorkaise et du délabrement de Los Angeles(Cf. futurama S2E19, une bonne description de L.A à la fin). Non loin de cette ville le désert, plat, les éoliennes, les pylones électriques. L'inspecteur William Somerset(Morgan Freeman) a quelques jours de la retraite tombe sur une affaire complexe: un homme commet des meurtres en prenant ses victimes comme symboles de chacun des péchés capitaux. Somerset résout cette affaire en collaboration avec son remplacant(il est à 7 jours de la retraite) David Mills(Brad Pitt) un jeune inspecteur.
Pour une présentation de David Fincher, vous pouvez lire l'article de Millenium, son dernier film.

Attention lire ce qui suit diminue grandement l'expérience visuelle.

Se7en est dérangeant, on y voit des cadavres écorchés, déformés. L'obése glouton mort la tête dans ses spaghettis pieds et poings liés par du barbelé, la jeune femme éventrée par un costume SM affublé d'un poignard, le dealeur pédophile resté attaché à son lit un an complet. Pour l'analyse de chacun des crimes: http://fr.wikipedia.org/wiki/Se7en#Analyse
Mais c'est pour le public habitué du classique, un zombie ne fait jamais peur quand on le voit, c'est lorsque l'on se met à côté de lui qu'il est effrayant. Et là intervient le talent des décorateurs. Trois appartements dans ce film sont importants: celui de la gourmandise où l'homme obése est entouré de cafards, d'assiettes à moitié pleines, d'un placard rempli de spaghetti, d'un pot de chambre sous la table. La chambre de la paresse remplie de bocaux, de photos, de petits arbres parfumés, de médicaments aussi. Et enfin l'appartement du tueur où tout est ordonné, tout est classé méticuleusement. Toute l'horreur visuelle du début du film se met en pause. Les couleurs de la pellicule commencent à changer, d'ambiance froide, bleutée ou verte on passe à la chaleur des bruns, des orangés. L'opposé d'un film du genre.

Passons de suite à la scéne de fin, où le jeu de Brad Pitt est sublime. En colére, triste, effondré, explosif, son esprit bascule à l'annonce de la mort de sa femme et sa question "What's in the box?" oh la la fallait pas demander. Les deux derniers péchés sont symbolisés par le tueur et Mills. Mills ne se donnant pas la mort malgré sa tristesse, le tueur aura fait 7 victimes en comptant la femme de Mills. A noter que le couteau dont se sert Somerset pour ouvrir la boite est filmé au début du film avec ses objets qui l'accompagnent tous les jours au commissariat, la boucle est bouclée on peut souffler.

Un dernier mot sur le générique, entrecoupements de gros plans sur les doigts du tueur, ses écrits, quelques photos. Ca met de suite dans l'ambiance, et on retrouve le générique de fin dans le même style de journaux découpés et rapiéçage de papiers photo.

Demain ce sera au tour de Jeffrey Jones, illustrateur de fantasy.

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